Couvrant une superficie de 204 854 hectares, le parc national des Plateaux Batéké situé dans la province du Haut-Ogooué pourrait connaître une extension, à défaut d’accueillir une nouvelle aire protégée adjacente. Le projet est sur la table du gouvernement gabonais depuis quelques années, porté par l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN) et ses partenaires internationaux parmi lesquels le PNUD. Cette semaine, les choses ont quelque peu évolué dans sa matérialisation.
Une mission conjointe du ministère des Eaux et Forêts, de l’ANPN, du PNUD, de Rain Forest a eu lieu à Franceville, Boumango et Léconi. L’objectif, précise le bureau du PNUD au Gabon, était de «consulter les autorités et communautés locales».
À la suite de ces consultations, il est prévu de mener des études relatives à la possibilité d’extension du parc national des Plateaux Batéké ou la création d’une zone protégée adjacente adaptée aux attentes locales.
Les gouvernements gabonais et coréen ont signé, le 8 mai à Londres, un accord de partenariat relatif à la lutte contre les changements climatiques. Cet accord devrait permettre aux deux pays de travailler ensemble pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre et de faciliter la transition vers des économies sobres en carbone.
(Le Nouveau Gabon) - La cinquième édition de la quinzaine de l’Europe s’est tenue à Libreville du 2 au 13 mai. Une quinzaine essentiellement culturelle basée sur le partage et l’interculturalité.
Une nouvelle découverte réalisée par une équipe internationale coordonnée par le professeur Abderazzak El-Albani de l’Université de Poitiers/CNRS a mis en évidence dans le bassin de Franceville, au Gabon, les plus vieux fossiles de protistes eucaryotes, qui vivaient dans l’eau de mer il y a 2,1 milliards d’années. Cette découverte fait reculer le curseur de l’émergence des organismes eucaryotes de plus de 300 millions d’années. Identifiés dans le fameux gisement gabonais de Moulende, à Franceville, dans la province du Haut-Ogooué, qui avait déjà livré les plus vieux organismes multicellulaires «Gabonionta», ces eucaryotes planctoniques de 2,1 milliards d’années viennent faire reculer le curseur de l’émergence des organismes eucaryotes de plus de 1.5 milliard d’années. Cette nouvelle découverte a fait l’objet d’une publication scientifique le mardi 2 mai dans la revue Earth Planetary Sciences Letter.
Cette découverte réalisée dans le cadre d’une coopération inter-universitaire organisée par l’ambassade de France au Gabon en lien avec les autorités gabonaises permet d’apporter un éclairage nouveau sur le début de l’émergence des eucaryotes (organismes composés d’une ou plusieurs cellules qui se caractérisent par la présence d’un noyau et d’organites délimités par des membranes cellulaires), deux ans après la mise en évidence par la même équipe du scientifique poitevin, des plus vieilles traces fossiles de déplacement au monde, datées de 570 millions d’années. «C’est la découverte du moment où l’on bascule vers un monde où la vie devient sophistiquée avec des cellules et un noyau», explique le professeur Abderazzak El-Albani.
Selon le professeur, leur milieu de vie semble avoir été dans l’eau et non sur le fond marin. Dans cet écosystème marin primitif, certains organismes eucaryotes étaient donc déjà biologiquement suffisamment sophistiques pour pouvoir vivre de façon planctonique. Ce résultat a été obtenu grâce à l’usage du zinc, considéré comme un élément indispensable pour le métabolisme biologique. «Des analyses chimiques extrêmement pointues des fossiles ont révélé la présence, à l’intérieur du fossile, de deux fois et demie plus de zinc que sur la roche autour. Le zinc, c’est un élément nutritif qui entre dans la composition des protéines et de l’ADN, c’est indispensable pour le métabolisme biologique» explique-t-il. Une présence du zinc qui distingue définitivement ces organismes des bactéries.
Pour les membres de cette équipe internationale de douze chercheurs, cette nouvelle découverte met en évidence une innovation biologique qui soulève de nouvelles questions sur l’histoire de révolution, à savoir : des formes de vie planctonique perfectionnées existaient-elles déjà, il y a 2,1 milliards d’années ?
«Parler d’une vie sophistiquée, complexe, à -2,1 milliards d’années, c’était inimaginable jusque-là. Ces découvertes ont vraiment bouleversé nos connaissances sur l’apparition de la vie multicellulaire sur Terre. Et ça n’a pas été simple de le faire admettre à la communauté scientifique qui peut se montrer dogmatique. Nos résultats ont été contestés au départ. Après 15 années de production scientifique, les faits sont là, les plus retissants s’y sont rangés et nous sommes très sollicités pour visiter nos collections à Poitiers, ou exposer nos spécimens de fossiles dans les musées du monde entier» se réjouit le professeur, Abderazzak El-Albani.
Protéger le site par un classement au patrimoine mondial de l’Unesco
L’objectif aujourd’hui, c’est d’obtenir le classement définitif du site au patrimoine mondial de l’Unesco, afin de le préserver d’éventuels pillages, et de mettre ce site exceptionnel à la disposition de la communauté scientifique mondiale grâce à un comité de pilotage des programmes des recherches qui pourraient y être menés.
L’ancien Premier ministre, Julien Nkoghe Bekale, est le nouveau président du Conseil économique, social et environnemental (Cese) du Gabon. Il a été porté à cette haute fonction le 14 avril dernier au cours du conseil des ministres présidé par le chef de l’État, Ali Bongo Ondimba. Il va occuper un poste qui était vacant depuis le 9 janvier 2023, à la suite de la nomination de son prédécesseur René Ndemezo’o Obiang comme ministre d’État chargé de la Lutte contre la vie chère.
À la tête de cette institution, Julien Nkoghe Bekale devra faire entendre sa voix sur les questions de développement économique, social et environnemental du Gabon. Car, le Conseil économique, social et environnemental est un organe chargé de donner son avis sur tous les aspects de développement économique, social, culturel et environnemental du pays. De ce fait, il est habilité à étudier quasiment tous les aspects de la vie du pays, en devenant partie prenante sur des réflexions en matière de politique financière et budgétaire, de politique des matières premières, de politique sociale, culturelle et environnementale.
Avant cette nomination, Julien Nkoghe Bekale était membre de cette institution depuis mars 2023 et député du 1er arrondissement de la commune de Ntoum, depuis qu’il a cédé le 16 juillet 2020, son poste de Premier ministre à Rose Christiane Ossouka Raponda, l’actuelle vice-présidente du Gabon.
Né le 9 janvier 1962 à Kango dans la province de l’Estuaire, Julien Nkoghe Bekale a déjà occupé plusieurs postes au sein du gouvernement gabonais. Il a notamment été de 2009 à 2011, ministre des Mines, de 2012 à 2014, ministre de l’Agriculture. Il a aussi géré les portefeuilles des PME et de l’artisanat en 2018.
Le sommet sur les forêts du bassin du Congo s’est tenu du 1er au 02 mars 2023 à Libreville. Alors que les pouvoirs publics s’adonnent à cœur joie à des discours congratulatoires et d’autosatisfaction, les populations de l’arrière-pays vivent dans les conditions d’un autre temps.
Gestionnaire exclusif pour l’État, le Fonds gabonais d’investissement stratégique (FGIS) disposerait d’environ 90 millions de tonnes de crédits carbone pour lesquelles il devrait trouver des acheteurs. Le pays espère en tirer un peu plus de 773 milliards de FCFA. Ces six dernières semaines, le Gabon, par l’entremise du ministère des Eaux et Forêts, a créé 90 millions de tonnes de crédits carbone, à en croire le Pr Lee White qui s’est récemment confié à nos confrères de Gabon 24. «Ces crédits (carbone) ont été transférés à notre fonds souverain qui va être responsable de les vendre», a informé le membre du gouvernement, relayé par le site Medias241.
Les autorités, qui ont vu la certification du crédit carbone gabonais en octobre dernier par la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), espèrent écouler ces 90 tonnes au prix du marché, soit 14 dollars l’unité. L’opération permettrait de récolter pas moins de 773,39 milliards de FCFA, selon des estimations.
Seule inquiétude : le nombre d’acheteurs. Le Pr Lee White craint qu’il n’y en ait pas assez. Il va donc falloir prospecter, essentiellement au niveau international.
Le ciel gronde, la terre tremble. Après l’immersion de la ville de Mimongo en octobre 2022, l’éboulement de terrain survenu dans la nuit 20 au 21 octobre dernier au lieu-dit derrière le Marché Banane, au PK8, dans le 6e arrondissement de Libreville, tuant 7 membres d’une famille et celui survenue entre Offoué et Booué, qui a fortement endommagé la voie ferrée sur 900 mètres, le ministre des Eaux et Forêt, Lee White dit craindre pour le Mont Brazza perché à 500 mètres d’altitude, menacé de glissement de terrain.
Les signaux sont alarmants et les changements climatiques se font de plus en plus ressentir dans plusieurs provinces du Gabon. Entre la montée des eaux, le phénomène d’érosion côtière, l’augmentation de la fréquence des inondations liées aux eaux pluviales, les éboulements ou les glissements de terrain, l’équation semble se compliquer pour un pays où la gestion du risque demeure la chose la moins maîtrisée, mais où le gouvernement sait très bien marquer sa solidarité, annoncer des soutiens à certaines familles.
Selon une annonce faite par le ministre des Eaux et Forêts, le Professeur Lee White sur le plateau de la chaîne en continu Gabon 24, à l’occasion du décryptage du discours du Nouvel An du président de la République, Ali Bongo Ondimba : le Mont-Brazza du Parc National de la Lopé, situé au Centre-Est du Gabon à 290 km de Libreville, à cheval sur quatre provinces : l’Ogooué-Ivindo (département de la Lopé), l’Ogooué-Lolo (département de l’Offoué-Onoye), la Ngounié (départements de Tsamba Magotsi et de l’Ogoulou) et le Moyen-Ogooué (département de l’Abanga-Bigné), pourrait perdre une partie de sa composition géomorphologique, par l’effet d’un glissement de terrain.
«La triste réalité est que l’un des impacts des changements climatiques, c’est une pluviométrie beaucoup plus importante. Nous avons eu des glissements de terrain mortels à Libreville. Nous avons eu vers Booué, ce glissement de terrain qui a arraché plus de 500 mètres de rails. On a un signalement au rouge sur le Mont-Brazza, à la Lopé, où une partie du Mont-Brazza a failli arriver aux rails. Ce sont des choses que l’on va vivre de plus en plus souvent», a alerté le ministre des Eaux et Forêts.
Une triste réalité qui exposerait les populations au sein des quatre provinces : l’Ogooué-Ivindo (département de la Lopé), l’Ogooué-Lolo (département de l’Offoué-Onoye), la Ngounié (départements de Tsamba Magotsi et de l’Ogoulou) et le Moyen-Ogooué (département de l’Abanga-Bigné) à de sérieux dangers. Mais en plus portera un supplément coup dur à la voie ferrée.
Les glissements de terrain
Un glissement de terrain ou éboulement est le mouvement de masse de roches, de débris, de terre ou de boue sur une pente. Si la plupart des glissements de terrain sont dus à la gravité, ils peuvent également être provoqués par les précipitations, les tremblements de terre, les éruptions volcaniques, la pression des eaux souterraines, l’érosion, la déstabilisation des pentes résultant de la déforestation, de la culture et de la construction, et la fonte des neiges ou des glaciers. Les coulées de débris, ou coulées de boue sont des glissements de terrain qui se déplacent rapidement et sont particulièrement dangereux en raison de leur vitesse et de leur volume. Certaines coulées de débris ont été enregistrées comme atteignant des vitesses de plus de 160 kilomètres par heure.
Dans le cadre de l’initiative «C’est le Gabon qui gagne», l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN) a honoré, ce mardi 20 décembre à Akanda, ses écogardes à la faveur d’une cérémonie de remise d’une cinquantaine de prix à laquelle a pris part le ministre délégué des Eaux et Forêts, Michel Stéphane Bonda. Un tel événement n’avait pas été organisé avant l’arrivée de Christian Tchemambela à la tête du secrétariat exécutif. Mardi dans les locaux abritant sa direction technique dans la commune d’Akanda, l’ANPN a honoré ses écogardes à la faveur d’une cérémonie dite de valorisation à leur endroit. 53 d’entre eux, soit 3 écogardes par aires protégées, se sont vus offrir des prix allant de 100 000 à 500 000 FCFA, pour leur abnégation au travail, leur technicité et leurs aptitudes militaires.
Il s’est agi, au cours de cette cérémonie à laquelle a pris part Michel Stéphane Bonda, ministre délégué aux Eaux et Forêts, d’honorer plus de 600 hommes et femmes qui, selon Christian Tchemambela, «accomplissent un travail remarquable et exceptionnel dans la protection de notre biodiversité, parfois au péril de leur vie, bravant les dangers de toutes sortes face à des menaces diverses, notamment des braconniers de plus en plus organisés». «L’hommage rendu ce jour à ces soldats de la forêt, en valorisant leur travail accompli avec beaucoup d’abnégation et de courage, est amplement mérité», a défendu le secrétaire exécutif de l’ANPN qui n’a pas manqué de rendre également hommage au président de la République «pour son leadership affirmé et les efforts consentis dans la conservation de notre biodiversité. Ceux-ci font de notre pays une référence dans ce domaine au plan régional et international». «L’écogarde représente un maillon essentiel au maintien de l’équilibre écologique», a soutenu pour sa part le directeur technique adjoint de l’ANPN, Jean Louis Kakoua, pour qui cette cérémonie avait pour but, entre autres, de «rendre visible le travail de ces agents au niveau national et international» et de «donner une place de choix à ces soldats qui ne ménagent aucun effort pour la préservation des ressources naturelles du Gabon».
«Nous sommes très honorés par cette attention particulière», a adressé Donald Melahou au nom de ses collègues, avant de présenter l’écogarde comme «le symbole de la préservation de la faune et de la flore gabonaises», au même titre que l’éléphant, l’Okoumé ou d’autres espèces naturelles emblématiques du pays le sont pour la biodiversité gabonaise.
Déterminé à protéger 30% de ses habitats terrestres, d’eau douce et marins, le Gabon vient de conclure un protocole d’accord avec l’ONG internationale The Nature Conservancy au terme duquel il s’engage à protéger de toute forme d’exploitation 30% de l’ensemble de son territoire terrestre maritime (océan et eau douce) d’ici à 2030, en échange d’une contribution financière dont le montant n’a pas encore été révélé. Le Gabon à travers la signature, le 17 décembre 2022, d’un accord entre son gouvernement et l’ONG The Nature Conservancy (TNC), s’engage à atteindre 30% de protection sur terre, soit 24 000 km2, 30% de protection en mer, plus de 8000 km2 et 30% de protection des eaux douces, 4800 km d’ici 2030. Cet accord qui sera mis en œuvre dans le cadre de l’initiative de Financement de Projets pour la Permanence (Project Finance for Permanence, PFP), un mécanisme de financement innovant qui permet de sécuriser le financement durable des projets de conservation, ferait du Gabon un leader de la conservation.
«Nous sommes heureux de collaborer avec TNC pour conserver 30% de notre pays et développer des mécanismes de financement innovants et durables pour protéger nos terres, nos océans et nos ressources en eau douce. Nous nous engageons à mettre en œuvre ce PFP pour développer le financement des projets basés sur la nature et promouvoir des actions visant à protéger nos écosystèmes», a déclaré le ministre gabonais de l’Environnement, Lee White.
Environ 22% des terres du Gabon sont déjà sous protection, de même que 27% de son territoire océanique. Selon l’initiative de collaboration en matière de conservation Enduring Earth, la protection des systèmes forestiers et d’eau douce du Gabon est un élément important pour faire progresser la consolidation du bassin du Congo, une région d’une importance cruciale pour le climat et la biodiversité de la planète.
«À travers les efforts menés en faveur de la préservation de ses ressources naturelles, de lutte contre les changements climatiques, et de conservation de la biodiversité, le Gabon montre l’exemple à travers le monde. Le PFP renforcera le rôle du Gabon en tant que pays pionnier qui mène des actions concrètes en vue de développer une économie durable fondée sur la nature», a déclaré la directrice pays de Nature Conservancy, Marie-Claire Paiz.