الخميس, تشرين2 21, 2024

Concertation politique : Clergé et société civile non invités… vaudeville en perspective !

Concertation politique : Clergé et société civile non invités… vaudeville en perspective !

Le communiqué du Protocole d’État invitant à la cérémonie d’ouverture des assises politiques dites de concertation, laisse clairement comprendre que les confessions religieuses et les organisations de la société civile n’y sont pas conviées, malgré la récente ruée du gouvernement à la clôture du Conclave de l’église catholique portant sur les élections à venir. Perceptible à partir de certaines indiscrétions, la configuration de ces assises, met en perspective un vaudeville politique de plus.


Sur quoi vont s’achever les pourparlers politiques qui débutent ce lundi 13 février 2023 ? Si pour l’opposition, il est question de tabler sur les grandes idées consignées dans le Mémorandum qu’ont signé, il y a un peu plus de six mois, des partis tels que l’Union nationale (UN), Les Démocrates (LD), le Rassemblement pour la Patrie et la Modernité (RPM), le Rassemblement pour le Gabon (RPG), le Rassemblement des Patriotes républicains (RPR) et la Réappropriation du Gabon pour son Indépendance et sa Reconstruction (Réagir) et dont l’objectif est de parvenir à «l’amélioration du processus électoral», pour la majorité, par contre, les objectifs sont peut-être ailleurs.

Sans médiateur, qui va concilier les positions des deux camps ?

À en croire l’hebdomadaire Jeune Afrique, mercredi dernier dans sa version numérique, les pourparlers à venir sont juste «un cadre de concertation et non d’une instance de décision». Et le journal panafricain réputé proche du palais du bord de mer d’ajouter, citant une source proche de la présidence de la République : «les acteurs politiques auront toute latitude de s’exprimer ; charge ensuite aux autorités compétentes de trancher et de prendre les décisions adéquates».

Pour corser les choses, la source proche du palais ajoute : «Il ne faut pas confondre les rôles (…). Le Gabon n’est pas une République bananière, c’est un État de droit régi par une Constitution et par des lois. Pour changer les règles du jeu électorales, il y a des procédures à respecter. En tout état de cause, ce ne sera pas l’objet de la concertation.» Et d’enfoncer le clou : « Il ne s’agit nullement de créer je ne sais quelle chimère en vue d’une hypothétique cogestion électorale». Hypothétique cogestion électorale !

Maintes fois souhaitée par les forces de l’opposition, la concertation politique acceptée par le président de la République est-elle déjà mort-née en ce sens que tout est verrouillé, d’autant plus que la présidence de la République a «ses lignes rouges» à ne pas franchir ?

Au Palais, des lignes à ne pas franchir

Si l’opposition, à l’examen de ses déclarations, entend poser sur la table des sujets tels que le coût des élections (une centaine de milliards de francs CFA), la limitation du nombre des mandats, le plafonnement des fonds de campagne, le procès-verbal vidéo et la chronologie des différents scrutins à tenir, le palais de la présidence de la république, à la manœuvre dans l’organisation de cette concertation, a son propre chenal, ses lignes à ne pas franchir. Et parmi celles-ci, semblent figurer justement des sujets fondamentaux amenés par l’opposition mais intouchables pour le pouvoir : la fameuse limitation du mandat présidentiel, le plafonnage des dépenses de campagne, la réforme du Centre gabonais des élections (CGE) et, éventuellement, la mise en place d’une co-gestion politique jusqu’aux élections présidentielles.

De nombreux observateurs de la vie politique, les plus optimistes, affirment avoir cru à des discussions ouvertes pour l’amélioration du cadre électoral devant garantir une période post-électorale apaisée, avec a minima, la limitation à deux fois le mandat du président de la République, et le raccourcissement à cinq ans du septennat actuel, mais le fait que le palais présidentiel n’ait pas annoncé la couleur, et au préalable circoncis les débats, peut provoquer des lendemains périlleux et tumultueux.

Va-t-on vraiment vers des lendemains apaisés ?

Les acteurs, tels que les confessions religieuses et les représentants de la société civile, qui auraient pu servir de médiateurs ou de force-tampon à ces assises, ne sont pas invités à y prendre part. Kesako ?

L’opinion aurait pourtant pu croire que ces assises politiques nationales donneraient un nouveau modèle démocratique au Gabon, et que ce modèle prendrait à revers les observateurs de la vie politique gabonaise les plus pessimistes. Le Gabon aurait ainsi montré à la communauté internationale son choix clair pour des scrutins apaisés et son aversion pour la violence. Ainsi, allait-il entrer, dès cette année 2023, dans une atmosphère de communion parfaite. Hélas ! le mépris du débat l’a emporté…

2016 a enregistré un bilan mortel difficilement évaluable, mais il constitue, à ce jour, la plus grande catastrophe de l’histoire du Gabon avec celle de Makongonio (dans la Boumi-Louétsi) de 1985. Que réserve au Gabon l’année 2023 ? En tout état de cause, la situation actuelle ne semble pas conduire le pays vers des lendemains apaisés. Ça craint…

 

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